Pierre, d’où viens-tu ?

Je viens d’une famille franco-belge. Ma mère est belge, mon père est français. Je suis né et j’ai grandi dans le sud-est de la France, dans une petite ville qui s’appelle Manosque. Puis à mes 18 ans, j’ai entamé un cursus franco-allemand et je suis parti étudier le droit en Allemagne. J’ai eu un parcours assez européen, avec des études et des stages qui m’ont fait séjourner en Allemagne, en France, aux Pays-Bas et finalement en Belgique, où je suis installé depuis 4 ans.

C’est quoi pour toi la foi ?

La foi m’a été fondamentalement transmise par ma mère. Elle s’est convertie du catholicisme au protestantisme quand elle avait une vingtaine d’années et elle est habitée par la “force des convertis”. Pour ma mère, la foi a été un moteur très puissant. Une foi parfois peut-être un peu trop “écrasante”, surtout vis-à-vis de nous ses enfants. Du coup, cela a été très difficile de me demander si j’avais réellement la foi, si c’était quelque chose à laquelle je tenais, ou si ce n’était pas plutôt quelque chose que je suivais par éducation familiale. Ma foi s’en est ressentie en étant très changeante: parfois elle était très forte, parfois très fragile. Mais de manière générale, la foi est et a toujours été un moteur de ma vie, en particulier dans les moments de doute. Elle est aussi une véritable boussole qui m’aide à prendre des décisions quand je sens que je m’égare.

Tu es membre de l’église Botanique, pour quoi ?

Je suis tombé dans l’église du Botanique un peu par hasard. Je recherchais sur internet les églises protestantes qui existent à Bruxelles et l’un des premiers sites qui est apparu est celui de l’église du Botanique. C’était un site internet vivant, bien mis-à-jour, et cela m’a donné envie d’aller jeter un coup d’oeil à cette église. La communauté du botanique est jeune, dynamique  et également multiculturelle. Il y avait un très bon esprit qui s’en dégageait quand j’y suis allé et je me suis dit que j’aimerais bien y retourner. Y retourner en prenant mon temps, sans m’engager activement dans la vie communautaire, y aller en simple “spectateur” et pas du tout comme acteur.

Si je suis aujourd’hui à l’église du Botanique, c’est aussi car je me suis engagé dans une réflexion spirituelle il y a environ 2 ans. Pendant toutes mes études, j’étais très, très peu allé au culte ou à l’église. Pourtant je continuais à croire, mais sans rien mettre en pratique. Quand j’ai commencé à travailler et que j’ai emménagé à Bruxelles, je me suis dit qu’il était temps de faire un choix: soit je retourne dans l’Eglise et je m’engage dans la foi chrétienne; soit je renonce à croire parce que je ne peux pas avoir cette position de l’entre-deux qui est trop confortable. J’ai finalement pris la décision de me réengager, de redécouvrir la foi. C’est-à-dire de suivre à nouveau des cours théologiques, de me ré-intéresser à l’histoire et à la foi protestante pour savoir si c’est vraiment ce quimoi m’intéresse. Aller au Botanique me permet d’avancer dans ce chemin de foi et c’est pour cela que je le fréquente assez régulièrement aujourd’hui.

Qu’est-ce que tu fais comme travail ?

Je travaille comme consultant IBM. IBM est une grosse entreprise active sur le secteur des services informatiques et digitaux: cloud, marketing, intelligence artificielle, automatisation, etc. Comme consultant, IBM m’envoie chez des clients (de grandes entreprises également) pour les aider à mettre en place et profiter de ces nouvelles technologies.

Qu’est-ce que son tes passe-temps ?

Je fais régulièrement du sport (vélo, boxe thaï, badminton). Je vais aussi voir régulièrement ma famille et mes amis, qui se trouvent pour beaucoup en France et en Allemagne. J’évite de me retrouver devant un écran de télévision, car je peux très vite passer des heure à regarder toutes les émissions possibles et imaginables. J’ai un gros faible pour les bandes dessinées et mon répertoire est vaste: cela va de l’heroic fantasy “Trolls de Troy” (de Christophe Arleston et Jean-Louis Mourier) au roman graphique “Une vie chinoise” (Philippe Ôtié et Li Kunwu), en passant par les bandes dessinées autobiographiques “Pyong Yang” ou “Chroniques birmanes” (Guy Delisle). Je suis également de prêt tout ce qui touche à la politique et à l’économie, en Europe et ailleurs.

Quelle sont les liens entre les différent aspects de ta vie ?

J’essaye d’être fidèle à moi-même et à mes valeurs dans tous les aspects de ma vie, tant personnelle que professionnelle. Si je devais donner un fil conducteur, ce serait le service aux autres, l’envie de s’engager pour la société, pour des causes nobles. Je remarque que dans les différents milieux et pays que j’ai fréquentés, ce sont avec les personnes qui partageaient ce sens de l’engagement que j’ai développé les plus fortes amitiés. Je ne peux pas concevoir de laisser quelqu’un sur le côté, surtout si cette personne est dans le besoin. Et je crois d’ailleurs que ma foi n’est pas étrangère à ce sens de l’engagement.

Dieu pour toi est …

Encore inconnu, insaisissable. Nous avons au Botanique une pasteure qui m’a dit un jour “faire confiance à Dieu, c’est le laisser conduire notre vie, c’est, à un moment, lui faire prendre la place du conducteur de la voiture que jusque là on conduisait”. Je ne suis pas encore à ce stade. Pour le moment, Dieu est à la place du passager et je ne sais pas si et quand je lui passerai le volant 🙂

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