« Pour la plupart des gens, tout ce qui reste au moment de la mort, c’est l’amour que nous avons ressenti pour certaines personnes et l’amour qu’elles nous ont donné. »
La sobriété du protestantisme me séduit. Toutes les chinoiseries en grande pompe des rites catholiques peuvent être très irritantes. J’ai été profondément ému quand j’ai visité l’église Saint-Thomas de Leipzig où Jean-Sébastien Bach a travaillé comme maître de chapelle. Cette sobriété s’accompagne parfois d’une austérité qui convient un peu moins à un Flamand. J’ai été surpris par l’œuvre de Stefan Zweig concernant la grande sévérité de Calvin à Genève : « Conscience contre violence » (1936). Je savais déjà qu’une religion pouvait devenir trop radicale et pouvait dégénérer en la plus terrible des inquisitions mais je ne m’attendais pas à ce que le calvinisme puisse montrer des traces de radicalisme. Quoiqu’il en soit, si j’étais né au nord de Moerdijk, je serais peut-être devenu un protestant décomplexé.